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Mexique, Goldgroup retire le projet d'exploitation minièreCaballo Blanco

Face au SEMARNAT, Goldgroup retire le projet minier Caballo Blanco, sa nocivité environnementale et l'absence de soutien du peuple veracruzien ayant été établis. La société civile remporte la première manche. Mais l'entreprise menace de soumettre à nouveau le projet à l'administration d'Enrique Peña Nieto.

Presque 9 mois après avoir déposé la déclaration d'impact environnemental (MIA) du projet minier Caballo Blanco devant la SEMARNAT (Secretaría de medio ambiente y recursos naturales), Goldgroup a finalement décidé de le retirer face au poids des avis apportés par les experts scientifiques, qui ont mis en évidence de manière irréfutable que ce dossier ne disait pas la vérité du fait que l'entreprise ne rendait compte que des activités à réaliser durant la première phase, mais pas de l'impact du projet dans son ensemble (55000 hectares); il omettait la perturbation de la biodiversité de la zone, unique au niveau mondial: eg. passage de 5 millions d'oiseaux rapaces migrateurs par an au sein d'un corridor écologique de moins de 20 km de large, la présence de forets de cycades dont l'origine remonte à 2500 ans, et des derniers vestiges de forêts de chêne tropical qui abritent une faune sylvestre menacée d'extinction.

Malgré tous les arguments scientifiques apportés à cette MIA, la SEMARNAT n'a pas été capable de proposer une solution définitive à la non viabilité de ce projet, ni de lui opposer son refus sur la base explicite de la législation environnementale, de l'écocide et des dommages aux espèces menacées d'extinction, et plus encore, du fait de la falsification de l'information présentée par l'entreprise sur les impacts environnementaux réels que provoquerait le projet dans sa seule phase d'exploitation. Il est ainsi regrettable que tant la SEMARNAT que la PROFEPA (Procuraduría Federal de Protección al Ambiente), loin de prendre en compte les arguments scientifiques, l'exigence sociale et l'application de la loi, aient privilégié les intérêts de l'entreprise, qu'elles aient épuisé les délais légaux de la procédure et aient pour finir rendu un acte nul puisqu'elles furent incapables d'émettre la résolution négative que méritait le projet minier Caballo Blanco. La PROFEPA, en particulier, n'a toujours pas pris en compte la plainte de la société civile concernant les dommages causés par l'entreprise avec la construction de galeries alors qu'il a été prouvé qu'elle violait les normes environnementales de même que l'obligation légale de présenter une MIA pour l'ensemble des activités de prospection et non pour la seule activité d'ouverture de galeries, ce qui montre que l'entreprise continue d'agir dans l'illégalité avec la complicité des autorités fédérales.

Nous exprimons notre reconnaissance à la société civile et à la communauté scientifique qui se sont efforcés d'accompagner l'ensemble de cette procédure pour qu'il ne soit pas permis que l'exploitation minière toxique s'installe dans notre État, aux femmes au foyer, étudiants, travailleurs, professionnels, organisations civiles, à tous ceux qui ont signé le Pacte pour un Veracruz libre de mines toxiques. Également, au Gouvernement et au Congrès de l'Etat qui ont été à la hauteur de l'exigence de la société civile de Veracruz. Néanmoins, nous vous appelons à rester en état d'alerte face à la déclaration publique de l'entreprise Goldgroup qui affirme qu'elle présentera à nouveau ce projet minier une fois que la scène politique du pays aura été modifiée et que M. Enrique Peña Nieto assumera la direction de l'Exécutif national. Nous lançons un appel dès maintenant à ce dernier, pour qu'il respecte la souveraineté de l'État, qu'il prenne en compte la légitime exigence sociale et qu'il passe outre les intérêts privés prétendant s'imposer grâce à son pouvoir.

En effet, la Chambre minière de Mexico a concentré ses efforts et ses moyens pour faire du lobbying avec les candidats, aujourd'hui fonctionnaires et représentants populaires élus, et pour leur vendre l'idée mensongère que l'activité minière peut être durable alors que, comme cela a été prouvé à travers toute l'Amérique latine, l'activité minière toxique n'est pas, et ne pourra jamais être durable mais bien écocide et mortelle pour les habitants. Le projet minier Caballo Blanco ne peut pas être considéré comme un projet durable, car pour extraire une quantité d'or de moins d'un mètre cube, et le même volume en argent, on détruirait les ressources naturelles des méxicains en 7 ans et il faudrait utiliser 35000 tonnes d'explosifs, 7000 tonnes de cyanure, 10220 millions de litres d'eau, 144 millions de litres de diesel et déplacer 120 millions de tonnes de roches et de terre. En sept ans les entreprises minières canadiennes détruiraient tout le patrimoine naturel qui a mis des millions d'années à se construire, affecteraient la santé et le tissu social des communautés vivant à proximité du projet, et créeraient un précédent pour cette activité extractive dans le territoire veracruzien.

Le projet minier Caballo Blanco présente en outre la particularité de contrevenir aux accords internationaux auxquels a souscrit notre pays concernant la sécurité nucléaire, le projet se situant à moins de 3 km de la centrale nucléaire Laguna Verde, à 2 km des gazoducs de PEMEX qui alimentent l'industrie du nord du pays et à 500 m des lignes à haute tension de CFE. AUCUN PAYS AU MONDE N'A APPROUVé un projet d'une telle envergure à proximité d'une centrale nucléaire et dans une zone régulièrement traversée par des ouragans dont l'intensité va croissant en raison du changement climatique.

Partant de ce qui a été exposé et en se basant sur les propres arguments scientifiques apportés à l'analyse du dossier de MIA du projet Caballo Blanco, lesquels redimensionnent la valeur écologique, historique, arquéologique, touristique et culturelle de la région, il faut aujourd'hui déclarer celle-ci "Aire naturelle protégée"; de plus, en vertu de sa situation à moins de 3 km de la centrale nucléaire, la zone doit rester protégée par la déclaration d'une interdiction de l'activité minière dans le rayon de sécurité imposé par la présence de la centrale.

Georeferences


The Volunteer translators for housing rights without frontiers of IAI who have collaborated on the translation of this text were:

Aurore de la Rüe, Marie-Thérèse SOTTAS

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